Le bureau exécutif du Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) s’est le mardi, 13 juin, dans ses locaux pour discuter des conséquences des troubles socio-politiques sur les entreprises. À l’issue de cette réunion, une conférence de presse a été organisée afin d’exprimer les préoccupations de l’institution face aux événements récents. Baidy Agne, président du CNP, a souligné l’importance d’un climat socio-politique apaisé pour garantir la stabilité et le développement économique du Sénégal.
Dans son discours introductif, il a exprimé ses condoléances à toutes les personnes ayant perdu des proches lors de ces troubles et a appelé à la solidarité en ces moments difficiles. Baidy Agne a salué les efforts déployés par les guides religieux, les organisations du secteur privé, la société civile et les partis politiques qui ont travaillé en faveur de la préservation de la paix sociale.
Le président du CNP a souligné la nécessité d’un dialogue entre toutes les parties prenantes, mettant en avant l’intérêt supérieur de la nation. Il a également mentionné deux événements importants auxquels l’entreprise a répondu avec responsabilité : le dialogue national inclusif initié par le Chef de l’État et une médiation menée par le Ministre du Travail pour éviter une grève généralisée des travailleurs.
En répondant à ces appels, l’entreprise a clairement exprimé sa volonté de privilégier le dialogue plutôt que la violence, soulignant les conséquences néfastes de cette dernière. Baidy Agne a affirmé que le pays ne peut pas se permettre de sombrer dans une crise socio-politique profonde.
Le président du CNP a évoqué les négociations avec les centrales syndicales des travailleurs, qui ont abouti à un consensus sur des mesures visant à améliorer les salaires et les conditions de travail. Il a souligné que ces accords prenaient en compte les capacités et les difficultés des différents secteurs d’activité, tout en permettant aux entreprises en meilleure situation d’aller au-delà si elles le souhaitaient.
Cependant, le patronnât a déploré les actes de violence survenus le 1er juin 2023, au cours desquels des entreprises de divers secteurs ont été victimes d’incendies, de pillages et de vandalisme. Il a souligné les conséquences désastreuses de ces actes, tels que l’arrêt généralisé des activités économiques pendant trois jours et les pertes financières considérables subies par les entreprises.
Le président du CNP a fermement condamné le ciblage des entreprises en raison de différends politiques, qualifiant ces actions d’inacceptables et d’incompréhensibles. Il a souligné que de tels actes portent préjudice à la création d’emplois, à la contribution fiscale des entreprises et à la protection sociale des travailleurs. Il a mis en garde contre le risque d’une crise beaucoup plus profonde que celle de la pandémie de Covid-19 et de l’augmentation des prix mondiaux des denrées de première nécessité, en tenant compte des chocs exogènes auxquels le pays est actuellement confronté.
Soulignant l’importance de préserver la réputation du Sénégal en tant que nation exemplaire en termes de paix sociale, de pluralisme politique et de performances économiques enviables, Baidy Agne a mis en garde contre les conséquences de la violence et de l’instabilité politique sur des secteurs clés tels que l’approvisionnement en carburant, le secteur bancaire, le tourisme, le transport aérien, les chaînes d’approvisionnement, les infrastructures, les télécommunications et le secteur numérique.
Le président du CNP a rappelé que ce sont les investisseurs nationaux et étrangers qui prennent le risque d’investir, de créer des emplois et de contribuer aux finances de l’État par le biais des impôts. Il a souligné l’importance de respecter la non-discrimination politique, ethnique, religieuse, ainsi que celle liée au genre et aux langues nationales dans le milieu professionnel, une valeur que les investisseurs nationaux et étrangers appliquent également.
En mettant en évidence les conséquences néfastes de la destruction des entreprises, qui vont au-delà des pertes d’investissements privés, Baidy Agne a souligné que cela prive les Sénégalais d’emplois et de revenus, réduit les recettes fiscales de l’État et dissuade les investisseurs nationaux et étrangers de s’engager dans le pays.
Le Conseil national du patronnât a conclu en appelant à la préservation de l’unité et de la solidarité entre tous les citoyens, rejetant fermement la violence, la haine de soi et l’insouciance, qui ne peuvent pas être considérées comme des valeurs progressistes au sein d’une société.
