La Ministre des Affaires étrangères a vertement critiqué la plainte déposée en France contre le Président Macky Sall pour “crimes contre l’humanité”. Aissata Tall Sall a jugé cette initiative « à la fois puérile et ridicule ». Selon elle, les conditions pour saisir la Cour pénale internationale ne sont pas réunies.
Me Tall Sall a rappelé que seuls trois acteurs peuvent saisir la CPI : un Etat partie, le Conseil de sécurité de l’ONU ou le Procureur de la CPI. Or, l’avocat Juan Branco n’entre dans aucune de ces catégories. De plus, la CPI ne peut intervenir si la justice nationale mène ses propres investigations, ce qui est le cas au Sénégal, a souligné la ministre.
Cette dernière a moqué la tentative de Me Branco de se fonder sur la « compétence universelle » de la France, un principe juridique aux « conditionnalités parfois draconiennes ». Aissata Tall Sall a balayé ces arguments juridiques, estimant qu’il s’agissait d’un « débat de puristes ». Selon elle, le gouvernement se concentre sur les violences du 1er et 2 juin et cherche à « situer les responsabilités ».
« Quand on voit les policiers attaqués et agressés, quand on voit les casernes de gendarmerie, les édifices publics brulés sur la base de cocktails molotov. Et tout cela, je ne le dis pas pour le dire. C’est acté et même c’est prouvé », a déclaré la ministre pour justifier la fermeté des autorités. Me Tall Sall a défendu la position du gouvernement face aux critiques nées de l’interdiction des manifestations et de la plainte déposée en France. Elle a pointé les violences passées pour légitimer l’attitude des autorités sénégalaises. La ministre des Affaires étrangères a réaffirmé le refus de céder à la pression exercée par les partisans de l’opposant Ousmane Sonko.