Dans la nuit du dimanche 08 Janvier 2023, aux environs de 05h du matin, un violent accident de la circulation s’est produit sur la route nationale numéro 1 à hauteur de Kaffrine. Le drame qui a fait 40 décès et plusieurs blessés graves est le plus violent que le Sénégal ait connu de son histoire. Moussa Soumboudou qui était l’un des chauffeurs des véhicules impliqués dans l’accident était pourtant un fervent militant de la bonne conduite sur les routes.
Moussa Soumboudou était un natif de Vélingara, plus précisément de Dinkish Prod Sumbundu. Il fait partie des personnes décédées dans l’accident de Kaffrine. En effet, Ce conducteur et activiste militait contre les comportements inappropriés de certains de ses homologues sur les routes. Il était très connu et aimé de tous. A l’occasion des événements religieux du Magal de Touba et du Gamou, il avait l’habitude de sensibiliser sur les drames de la route. Il s’était même prononcé le 08 Octobre 2022 sur le nombre de morts inacceptable que le Sénégal enregistre lors de ces déplacements vers ces différents lieux de cultes.
Pour mieux conscientiser ses collègues chauffeurs, Moussa Soumboudou ne manquait jamais de rappeler le nombre de pertes en vies humaines sur les routes du aux fautes commises au volant. Il demandait sans cesse aux chauffeurs de revoir leur comportement sur la route. Il s’indignait du fait que la période du Magal puisse enregistrer 54 décès en raison des accidents de la route intervenus dans un intervalle de 17 jours.
Dans une interview, il a incité les conducteurs à prendre conscience de la tragédie des routes. Il avait même rappelé à ses homologues qu’avant de réclamer leurs droits vis-à-vis des autorités, il fallait qu’ils fassent d’abord leurs devoirs. Moussa Soumboudou disait qu’il y avait beaucoup d’indiscipline sur les routes. Il estimait que les chauffeurs devaient suivre une formation de minimum de 3 mois avant de transporter des personnes et qu’en Europe par exemple, les chauffeurs devaient subir une formation d’un cout de 2000 euros (l’équivalent d’un million trois cent mille FCFA) pour espérer transporter des passagers. Il a par ailleurs suggéré à l’Etat de mettre en place des centres de formation pour les chauffeurs.