Mor Talla Guèye, alias Nitdoff, a fait face aux enquêteurs de la Section de Recherches (Sr) de la gendarmerie de Colobane, à la suite de son renvoi devant le parquet. Accusé d’outrage envers les dépositaires de l’autorité et de la force publique, outrage au Chef de l’État, diffamation et incitation à l’insurrection, le rappeur risque un retour en prison.
L’interrogatoire a porté sur une vidéo publiée sur sa page Facebook le 12 novembre 2023, où il exprimait son ressenti et sa vision sur des sujets d’actualité nationale.
Nitdoff, se présentant comme un artiste engagé depuis quinze ans, a expliqué son engagement à travers ces vidéos. Interrogé sur ses déclarations concernant des nervis aux côtés des forces de sécurité torturant des jeunes, il a souligné son respect envers ces forces, précisant qu’il n’avait pas affirmé que les nervis accompagnaient les forces de l’ordre. Il s’est indigné du fait que les forces de l’ordre n’étaient pas arrêtées ces individus alors qu’ils étaient armés dans la rue.
Le rappeur prétend avoir été victime de torture et avoir des témoignages de jeunes torturés en prison. Confronté aux demandes de preuves, il a indiqué avoir été attaqué personnellement par des nervis et avoir recueilli des témoignages de victimes lors de son séjour en détention. Concernant les politiciens qu’il accuse de financer ces nervis, Nitdoff évoque des témoignages partagés sur les réseaux sociaux, sans avoir personnellement observé un politicien effectuer un paiement.
Interrogé sur le terme “Firhaouna”, Nitdoff explique qu’il fait référence au système. Il a appelé les jeunes à la mobilisation le 17 novembre 2023, jour où la cour suprême devait statuer sur le litige entre Ousmane Sonko et l’État du Sénégal, mais il précise n’avoir jamais encouragé les gens à descendre dans la rue. Enfin, ses commentaires sur les “voleurs de milliards” se réfèrent aux scandales de détournement, citant notamment le dossier du Covid.