Appréhendés par les forces de l’ordre de Guinaw Rail, A. I. Fall et Ibrahima N. ont été présentés devant le parquet de Pikine. Le premier fait face à des accusations d’escroquerie liée aux visas, tandis que le second est poursuivi pour complicité.
Selon les informations rapportées par Les Échos dans leur édition de ce lundi, A. I. Fall se faisait passer pour le petit-fils de Mame Cheikh Ibrahima Fall, ancêtre des Baye Fall et fidèle disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme. De plus, il prétendait avoir la capacité, moyennant rétribution, d’obtenir des visas pour l’Europe pour des candidats à l’émigration en l’espace de deux mois.
En juillet dernier, Adama F. a contacté A. I. Fall, qui a promis de lui fournir le précieux sésame moyennant la somme de 4,5 millions de francs CFA. Le demandeur de visa a versé une avance de 2 millions de francs CFA et s’est engagé à régler le solde quelques jours plus tard.
Cependant, lors de ses tentatives ultérieures pour recontacter le faux petit-fils de Mame Cheikh Ibra Fall, Adama F. a constaté que le numéro ne répondait plus. Soupçonnant une supercherie, il a utilisé un autre numéro pour piéger A. I. Fall en se faisant passer pour un autre demandeur de visa Schengen.
Le piège s’est refermé lorsque le suspect a accepté de rencontrer sa prétendue nouvelle victime. Mercredi dernier, Adama F. s’est rendu au lieu convenu et a attendu en embuscade. Lorsque A. I. Fall est arrivé, ignorant tout de la manœuvre, la victime l’a interpellé. Malgré une tentative de fuite, le suspect a été maîtrisé et conduit au commissariat de Guinaw Rail par le candidat à l’émigration.
Suite à l’arrestation d’A. I. Fall, six personnes affirmant être victimes du faux petit-fils de Mame Cheikh Ibra Fall se sont présentées au commissariat. Pendant que les enquêteurs recueillaient leurs dépositions, Ibrahima N. s’est rendu de lui-même dans les locaux de la police. Il prétendait avoir également été dupé par le suspect, mais l’une des véritables victimes d’A. I. Fall a démasqué Ibrahima N. en le désignant comme complice.
Interpellé par les policiers, Ibrahima N. a avoué son rôle, précisant qu’il agissait en tant qu’intermédiaire entre l’escroc présumé et les personnes escroquées. Il a admis avoir été convenu d’une commission de 10% sur les transactions frauduleuses, mais jusqu’à présent, il n’avait rien reçu. Sa visite au commissariat de Guinaw Rail, apparemment motivée par une tentative de charger A. I. Fall, s’est avérée infructueuse.

