En juin 2023, Ousmane Sonko, ancien leader du parti Pastef, a été condamné par contumace à deux ans de prison ferme dans l’affaire controversée “Sweet beauté” l’opposant à Adji Sarr pour “corruption de la jeunesse”. Cependant, selon la loi, une condamnation par contumace peut être annulée dans certaines conditions, ce qui s’est produit après l’arrestation de Sonko le 28 juillet pour des accusations de vol de téléphone portable et d’appel à l’insurrection. Conformément à l’article 341 de la loi, si un accusé jugé par contumace est arrêté ou se présente avant la fin des délais de prescription, la condamnation est annulée de plein droit et un nouveau procès doit avoir lieu, sauf si l’accusé accepte expressément la condamnation dans un délai de dix jours. Sonko a officiellement décliné sa condamnation par une lettre du 3 août 2023, déclenchant ainsi un processus judiciaire complexe.
Par la suite, Sonko a fait appel pour être réinscrit sur les listes électorales, craignant que sa condamnation par contumace ne le rende inéligible. Le tribunal de Ziguinchor lui a donné raison, mais le gouvernement a fait appel de cette décision, refusant de l’appliquer. La Cour suprême a cassé le jugement de Ziguinchor et renvoyé l’affaire à un tribunal de Dakar, qui a confirmé l’annulation de la condamnation initiale, affirmant que Sonko n’était plus en contumace suite à son arrestation. Malgré cela, l’État a fait appel une fois de plus.
Le 12 mars, l’Agent judiciaire de l’État a annoncé son désistement dans l’appel contre la décision du tribunal de Dakar, rendant ainsi la décision d’annulation de la condamnation de Sonko définitive. Par conséquent, Sonko n’est plus condamné dans l’affaire “Sweet beauté” et doit être rejugé conformément au code de procédure pénale.
Il convient de noter qu’actuellement, Ousmane Sonko est toujours en prison pour différentes accusations. Bien que Sonko bénéficie d’une certaine liberté dans le cadre d’une loi d’amnistie votée dans un contexte électoral controversé, il reste possible qu’il soit à nouveau condamné et qu’il perde éventuellement son éligibilité lors du nouveau procès. Il pourrait également être acquitté sans aucune condamnation si l’accusatrice ne parvient pas à apporter des preuves.