En principe, un leader politique se battait afin d’améliorer les conditions de vie de ses concitoyens au quotidien. Avec le Sonko version Adji Sarr, c’est le contraire qui nous est démontré: un homme politique appelle ses militants à l’absoudre de son obligation et à le libérer de la condition de justiciable.
Nous sommes rapidement passés du slogan du «don de soi pour la patrie» à la déconcertante accroche du «don de vos vies pour ma survie». En effet, ce parti qui a toujours mis en avant le «projet» en est réduit aujourd’hui à mettre en avant le «procès». Ainsi, du projet dans l’intérêt des sénégalais on passe allègrement à la bataille pour un “non procès” dans une affaire de mœurs qui relève du droit pénal. Afin d’éviter un procès et, en cas de culpabilité, une condamnation, Ousmane Sonko semble vouloir faire de la jeunesse sénégalaise, un piédestal ensanglanté.
Empêcher le procès, en dehors de toute considération légale, c’est convenir que rêver est interdit aux pauvres. Empêcher ce procès voudrait simplement dire que notre justice est une justice de classe sociale. Tout ceci finit de démontrer l’inversion normative quand un présumé coupable défie la loi et souhaite qu’elle soit appliquée à sa convenance pour que la paix soit. Sans aucun doute, le procès est aussi une demande sociale.