Née en 1833, Sokhna Diarra Bousso fut la source du mouridisme en donnant naissance à son fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba. Elle est décédée en 1866, reposant, à cet effet, à Porokhane. Depuis l’avènement de Serigne Fallou Mbacké, deuxième Khalif de Cheikh Ahmadou, la communauté mouride s’atèle, chaque année, à célébrer la sainte Mariama, communément appelé Mame Diarra. L’édition de cette année, est tenue, ce jeudi 02 février 2023.
Situé au sud du département de Nioro dans la région de Kaolack, Porokhane fait partie des foyers religieux qui requiert un statut symbolique à cause du vécu de Sokhna Diarra Bousso et la présence de son mausolée sur cette terre. Pour rappel, le Magal de Porokhane est, depuis longtemps, piloté par l’actuelle Khalif des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, un effort qui s’inscrit sur les pas de son père, Serigne Bassirou Mbacké, établi, pendant plusieurs années à Porokhane. Ainsi, l’évènement en question occupe une place de choix dans l’agenda annuel de la communauté mouride.
A chaque édition, des fidèles, non seulement d’obédience mouride, se rendent à Porokhane, particulièrement les femmes voulant rendre hommage à leur référence. Partant de ce constat, force est de reconnaitre que les femmes sénégalaises s’approprient de cet évènement en honneur de l’une des plus illustres du Sénégal. A l’image des années précédentes, la cité religieuse a accueilli des centaines de milliers de pèlerins venant de toutes les contrées du pays. Dans la conscience collective sénégalaise, la nommée Mame Diarra Bousso est pris comme une référence pour les femmes en général, compte tenu de ses œuvres sociales, culturelles et religieuses si élogieuses.
Interrogé au micro de la TFM, en pleine journée du Magal, Oustaz Mame Mor Mbacké a révélé une histoire énigmatique de la célébrée : “Après sa rencontre avec Mame Mor Anta Saly Mbacké, un grand érudit de l’Islam, Sokhna Mariama Bousso s’était donnée comme objectif, la lourde charge de mettre au monde un saint à la lignée des prophètes. Un jour, au cours d’une lecture du saint courant, elle est tombée sur un verset, révélant qu’il n’y aura pas d’autres prophètes après l’ère de Mouhamed (PSL). A ce titre, elle se donna à nouveau un challenge, consistant à rendre vaillamment service à son créateur jusqu’à ce qu’elle ait l’honneur d’avoir un fils qui serait un digne héritier du Prophète (PSL) sur terre. Et la dimension spirituelle de Cheikh Ahmadou Bamba avec son qualificatif de “Khadim Rassoul, c’est-à-dire un serviteur, dépositaire du salut et de la grâce de Dieu), l’histoire lui aurait donné raison”.