Le tribunal a condamné la propriétaire de l’institut Sweet Beauté à deux ans de prison ferme et à une amende de 600 000 francs CFA. En outre, elle devra, conjointement avec le président de Pastef, verser 24 millions de francs CFA à son ancienne masseuse à titre de dommages et intérêts. Dans un jugement daté du 1er juin, le juge de la chambre criminelle explique en détail la culpabilité de la co-accusée du leader des Patriotes pour incitation à la débauche.
L’accusation d’incitation à la débauche des “moins de 21 ans” est étayée par l’article 324 alinéa 2 du code pénal, qui stipule que l’infraction est caractérisée par l’accomplissement habituel d’actes visant à inciter des personnes âgées de moins de 21 ans à adopter un comportement immoral ou dépravé. Selon les procès-verbaux d’audition de la gendarmerie et de l’instruction, il est établi que Adji Raby Sarr était âgée de moins de 21 ans au moment des faits, étayant ainsi l’accusation.
L’absence de formation des masseuses, qui déclarent à l’unanimité n’avoir reçu aucune formation, témoigne du fait qu’elles ne pouvaient pratiquer des massages thérapeutiques. De plus, lorsqu’interrogée sur la finalité des massages pratiqués dans son salon, l’accusée Ndèye Khady Ndiaye ne peut fournir de réponse satisfaisante, se contentant de dire qu’elle ne pratique pas de massage thérapeutique.
La description des locaux par le gendarme-enquêteur Seydina Oumar Touré, lors de sa visite sur les lieux, mettant en évidence la présence d’une lumière tamisée et de jacuzzis, combinée à l’inexpérience et à l’absence de qualification des masseuses, suggère que Sweet Beauté était un lieu propice à la débauche.
Le témoignage de Ndeye Khady Ndiaye selon lequel elle aurait vu Adji Raby Sarr s’adonner à des actes inappropriés avec un client, qui lui aurait ensuite remis une somme de 50 000 F CFA, alors que le tarif du massage était fixé à 20 000 F CFA, renforce l’accusation. Malgré ses déclarations visant à se dédouaner en prétendant désapprouver les agissements d’Adji Raby Sarr, ses propos ne résistent pas à une analyse objective des faits, notamment son choix de la réembaucher et de lui confier la gestion du salon malgré les soupçons pesant sur son comportement.
“Il est donc incontestable” que l’accusée a exposé la jeune Adji Sarr, âgée de moins de 21 ans et sans expérience dans le domaine du massage, à la débauche. Le mode de rémunération consistant à lui accorder une part sur les paiements des clients l’incitait davantage à se livrer à de tels comportements. Il est indéniable que l’accusée Ndèye Khady Ndiaye, en proposant à de telles jeunes filles, dont Adji Sarr, des services visant la satisfaction du plaisir sensuel ou sexuel des clients de Sweet Beauté, a commis un attentat aux mœurs en incitant une personne âgée de moins de 21 ans à se livrer à la débauche.
L’infraction d’attentat aux mœurs, par l’incitation à la débauche d’une personne en dessous de l’âge de 21 ans, prévue et punie par l’article 324 alinéa 2 susmentionné, est ainsi établie à son encontre. Par conséquent, elle est déclarée coupable de ce chef d’accusation et est condamnée à une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme, ainsi qu’à une amende de 600 000 F CFA. En vertu de l’article 11 du Code pénal, la fermeture de Sweet Beauté est également ordonnée.