Depuis la mise sous mandat de dépôt de Ousmane Sonko le 31 juillet dernier, de nombreuses questions se posent quant à la gestion de la commune de Ziguinchor, dont il est le maire. Conformément à la loi, diverses options sont envisageables, telles que l’évacuation des dossiers depuis sa détention, la délégation de prérogatives et même, sous certaines conditions, la participation aux délibérations du Conseil municipal en étant accompagné de gardes pénitentiaires.
Sonko aurait opté pour la délégation de prérogatives. Bassirou Coly, adjoint au maire et sixième dans l’ordre protocolaire, explique : «Chaque adjoint au maire a ses prérogatives, informe le sixième du rang, Bassirou Coly, interrogé par L’Observateur. Pour certaines choses, pour ne pas bloquer le travail, le maire Ousmane Sonko a délégué sa signature. C’est le cas par exemple, si on doit décaisser de l’argent. On organise une réunion à l’issue de laquelle nous prenons toutes les décisions pour sortir l’argent.»
Coly insiste : «Nous n’avons aucun problème. (…) Toutes les affaires courantes sont évacuées sans soucis. Ousmane Sonko, malgré son absence, a pris toutes les dispositions pour le bon fonctionnement de la municipalité.»
Cependant, Dame Bèye, conseiller municipal, apporte un point de vue différent. Il mentionne : « Ousmane Sonko avait d’autres ambitions qui ont fait qu’il n’avait pas le temps de s’occuper de la commune de Ziguinchor. Maintenant cela s’aggrave aujourd’hui car, étant en détention, naturellement, son absence va avoir un impact considérable sur le fonctionnement de la mairie de Ziguinchor.»
Bèye explique : «Les grands projets lancés en grande pompe par le maire Ousmane Sonko sont tous au point mort. Nous avons tous noté un retard considérable sur le curage des caniveaux pour préparer l’hivernage de cette année. Il faut que l’État prenne ses responsabilités en appliquant le droit parce que les populations de Ziguinchor méritent d’avoir un maire à leurs côtés. La gestion de la commune est une gestion quotidienne et surtout en cette période d’hivernage.»
Pour compliquer davantage la situation, l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales a déclenché une grève de quatre jours à partir de ce mardi, exigeant une augmentation de salaire similaire à celle des agents de l’administration centrale. Habib Goundiam, syndicaliste et agent à la mairie de Ziguinchor, avertit : «Que Ousmane Sonko sache que nous ne reculerons pas, prévient Habib Goundiam, syndicaliste et agent à la mairie de Ziguinchor. Qu’il vente ou qu’il neige, nous lui tiendrons tête jusqu’à la satisfaction de nos doléances. Nous réclamons nos droits et nous continuerons de les réclamer.»