Le Président de la République, Macky Sall, a participé jeudi 7 septembre à Dar es Salaam, l’ancienne capitale de la Tanzanie, au Sommet sur les systèmes alimentaires en Afrique. Lors de son discours, M. Sall a exprimé la conviction que “l’Afrique ne devrait avoir ni faim, ni soif”. Il a ajouté que “bien au contraire, elle devrait pouvoir se nourrir et aider à nourrir le monde au lieu de continuer à importer, et pire encore, à dépendre de l’aide pour satisfaire l’essentiel de ses besoins alimentaires”.
Le chef de l’État sénégalais a souligné le paradoxe de la faim en Afrique en citant les chiffres alarmants : “Selon l’estimation des Nations Unies, plus de 750 millions de personnes, dont près de 240 millions d’Africains, vivent aujourd’hui dans l’insécurité alimentaire. La faim en Afrique n’est pas seulement une préoccupation ; c’est aussi et surtout un grand paradoxe pour un continent de 1,4 milliard d’habitants et 30 millions de km2, disposant de 60% des terres arables non exploitées de la planète et d’abondantes ressources hydriques”.
Macky Sall a mis en avant les efforts du Sénégal pour améliorer la sécurité alimentaire, en précisant : “Au Sénégal, nous avons porté à 12% la part de l’agriculture dans le budget général d’investissement, et augmenté en deux ans de 75% le financement de la campagne agricole saisonnière afin d’accélérer notre marche vers la souveraineté alimentaire. Nos progrès sont réels, même si les défis à relever restent encore nombreux”.
Il a également évoqué les initiatives du Sénégal à l’échelle continentale pour atteindre l’objectif de souveraineté alimentaire : “Le Sénégal a organisé en janvier dernier le Dakar II agricole en collaboration avec la BAD, après le Dakar I en octobre 2015. En trois jours, nous avons pu mobiliser un montant de 30 milliards de dollars pour aider à stimuler la production agricole et le commerce de produits alimentaires sur le continent. Depuis lors, ce montant est passé à 72 milliards de dollars”.
En tant que solution aux défis de sécurité alimentaire en Afrique, Macky Sall a préconisé, dans un premier temps, “de répondre aux besoins immédiats de nos pays en matière d’importation d’engrais et de produits alimentaires aux conditions normales du marché”. Ensuite, il a appelé à “travailler avec la partie américaine et d’autres partenaires en vue d’améliorer de façon durable l’investissement dans la production agricole sur le continent”.