Le président Bassirou Diomaye Faye a récemment ordonné la publication des rapports de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pour la période de 2019 à 2023. Dans ce cadre, l’organisme a rendu publics trois rapports.
Le rapport de 2022, publié hier, mentionne l’ancien ministre du Développement communautaire, Mansour Faye, dans l’affaire de gestion des fonds Force-Covid, qui avait mobilisé 1 000 milliards de F CFA. Cette publication a suscité une réaction de la part du beau-frère de Macky Sall.
Lors d’une interview sur Rfm, Mansour Faye se défend en affirmant : “Je n’ai rien à dire, car il n’y a rien. Rien à signaler, car je n’ai jamais été appelé, convoqué ou entendu par quelque entité que ce soit, que ce soit l’OFNAC, la Cour des comptes ou toute autre institution. Jamais appelé, jamais entendu, jamais convoqué.” Le maire de Saint-Louis rejette toutes les accusations portées contre lui et continue de clamer son innocence. Il explique : “La seule entité qui en a fait mention, à ma connaissance, c’est la Cour des comptes, sur des prétendues surfacturations qui n’existent pas, car le référentiel évoqué par le vérificateur était un arrêté de 2013 qui était caduc en 2020. Donc, il ne peut en aucun cas y avoir de surfacturations à cette époque. Mis à part cela, je n’ai rien entendu d’autre concernant l’opération de distribution de riz pendant la Covid.”
Interrogé sur d’éventuelles poursuites, Mansour Faye affirme qu’il ne craint pas d’être poursuivi ou contrôlé, car il est resté au Sénégal et que tout s’est bien passé dans le cadre de la gestion de la Covid.
Il convient de rappeler que le gouvernement sénégalais a distribué une aide de 145 000 tonnes de riz d’une valeur d’un milliard de F CFA afin d’atténuer les effets de la Covid-19 sur la population. Mansour Faye était responsable de l’acquisition et du transport des vivres et autres produits pendant cette période. Cette affaire avait suscité une grande attention à l’époque.
En effet, la Cour des comptes, dans son rapport de 2021, avait déjà demandé que des poursuites soient engagées contre les personnes impliquées. Aujourd’hui, c’est l’Ofnac qui, dans son rapport de 2022, révèle que “lors de sa réunion du 13 avril 2022, l’Assemblée de l’Ofnac a décidé de transmettre le rapport d’enquête au procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar”.
Il est à noter que, selon le rapport, les personnes mentionnées dans cette affaire sont dans le collimateur du procureur.