Les tirailleurs sénégalais étaient un corps de militaires appartenant aux troupes coloniales constituées au sein de l’Empire colonial français en 1857, principal élément de la « Force noire » ou de «l’Armée Noire » et dissout au début des années 1960. Mathieu Vadepied, né le 25 mai 1963 et âgé de 59 ans et de Nationalité Française, est le directeur de la photographie, réalisateur et scénariste. Il est l’auteur du film «Tirailleurs» qui est projeté le 4 Janvier 2023. Ce film retrace l’expérience vécue par ces soldats. Les jeunes découvrent la vie de leurs grands-parents avec émotion.
Pour sa deuxième projection à l’Institut français de Saint-Louis, “Tirailleurs” est présenté à un jeune public élèves et étudiants. L’ambiance est moins affectée que lors de la première projection. Les jeunes découvrent la vie de leurs grands-parents avec émotion. Et ces émotions explosent parfois violemment. Bakary Diallo s’enrôle dans l’armée française en 1917 pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble. Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au cœur de la bataille, Thierno va s’affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l’arracher aux combats et le ramener sain et sauf.
Fata Ngom, étudiante en Métiers des arts et de la culture à l’Université Gaston Berger, n’a pu contenir ses émotions à la fin de la projection. Dans un grand cri de colère, elle interpelle le réalisateur : «Je suis une autre voix. Celle de la petite fille de Rosa Park et de ces tirailleurs sénégalais qui sont morts à Thiaroye et de tous ces autres qui sont morts», déclare t-elle. Cette approche de Fata Ngom attire l’attention. Et la jeune étudiante déverse ses émotions et sa colère dans cette salle tétanisée. «Mais qu’est-ce qu’ils ont gagné à faire ça ! Si on leur avait dit que leurs petit-fils n’allaient pas être traités comme des citoyens français, mais comme des singes, stigmatisés, discriminés et victimes de racisme !». s’offusque- t- elle.
Au cœur du film, la relation entre un père et son fils qui va mener le premier à s’engager volontairement pour ne pas abandonner son fils à la merci de ces étrangers. «C’est pour ça que cette histoire est universelle. Le fils veut échapper à l’autorité de son père pour se construire et le père ne veut pas laisser son fils faire ce qu’il veut», explique Mathieu Vadepied. Il ajoute que ces recrutements, violents et brutaux, au-delà de plonger ces soldats dans les affres de la guerre, ont aussi bouleversé des équilibres. «Cette mémoire est plurielle. Aussi bien du côté des familles françaises qu’africaines. Et pour moi, il faut en faire une mémoire commune. Ce film représente une tentative de faire sentir l’expérience qu’ont pu vivre ces soldats. Et cette histoire doit être écoutée ici et en France», conclut-il.