Ndeketeyo, il y avait pire que la frustration et le refoulement, l’irresponsabilité, l’amateurisme, le dilettantisme, l’inculture démocratique et politique comme mode de fonctionnement des nouvelles forces antirépublicaines. Il y a aussi et surtout l’agenda subversif de l’obscurantisme religieux, l’usage de la violence, des émeutes, de l’intimidation, de la manipulation et du fake news en vue d’arracher le pouvoir. Le parcours de ces nouvelles forces est implacablement jonché de jeunes victimes manipulées, appelées par elles à l’insurrection (mortal Kombat) face à un État de droit, organisé et démocratique.
-Une opposition au visage sombre
À cet égard, ne nous laissons pas divertir par le débat sur la 3ème candidature ou le second mandat de 5 ans, qui semble être une grande diversion organisée à dessein dans un amalgame hétéroclite surfant sur l’actualité de la sous-région. Le vrai débat qui nous interpelle face à cette forme d’opposition dont le visage est sombre, radical et subversif, et qui avance encagoulé, c’est son projet de société. Ce qui interroge, c’est le projet de société porté par l’agenda religieux de ces nouvelles forces qui ont fait irruption dans le paysage politique sénégalais. Un agenda en contradiction avec les valeurs sociales, religieuses, sociétales et sociologiques sénégalaises.
-Pastef, les djihadistes radical islamiste
Dans le discours actuel que l’on peut voir sur les réseaux sociaux, le projet porté par des apprentis sorciers, qu’on croirait venus du Moyen Âge, veut faire croire que les Sénégalais seraient des mécréants, parce que nous pratiquons l’islam sunnite de rite malékite, nous adhérons librement à nos confréries, nous aimons et respectons nos guides religieux. Alors que ces terroristes religieux, eux, n’aimeraient qu’Allah et pourfendaient les vices, débauches et turpitudes de leurs concitoyens malgré eux. En quelque sorte, ils seraient les farouches gardiens de nos mœurs, us et coutumes. Une rhétorique propagandiste que ledit apprenti-sorcier lui-même a tenté d’atténuer à une autre occasion. Mais le mal est rendu, ce qui est dit est dit, et n’est pas tombé dans l’oreille de sourds.
Cet argumentaire spécieux basé sur le mythe fondateur de la libération du monde arabo-musulman, accrédité par d’autres faits et actes qui laissent conclure au lien entre Pastef et le djihadisme radical islamiste.
-Premièrement
Me Ngagne Demba Touré, greffier au Tribunal de Dakar, Secrétaire général de Pastef Grand-Yoff et Imam a dévoilé le projet de Pastef, le 12 février 2023: « Élire Ousmane Sonko à la magistrature suprême n’est qu’une étape du projet de Pastef, le but ultime consiste à changer radicalement le visage du Sénégal. Pour connaître les tenants et les aboutissants du projet, référez-vous aux statuts du parti dans son article 5 ou son préambule. Dans cette harangue, le mot arabe « Da’wa » de Pastef pose problème car il est, ici, manifestement dirigé, contre les foyers religieux de notre pays, les talibés et leurs vénérés guides religieux et la communauté chrétienne.
-Deuxièmement
Le théologien suisse adepte d’un islam rigoriste, Tarik Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Banna, soutient le Président de Pastef englué dans des affaires de justice. Il sera jugé ce premier semestre 2023 pour viol par la justice genevoise, et est également accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes, faits pour lesquels il est actuellement mis en examen et menacé d’un procès aux assises en France.
-Troisièmes
L’absence du Maire à la commémoration des 20 ans du naufrage du Joola, la première sous son magistère, a débuté en janvier 2022. Le 26 septembre de la même année marquant la commémoration de cette tragédie maritime qui a anéanti ses administrés, le Premier magistrat de Ziguinchor, ville dont sont originaires l’essentiel des 1863 victimes officielles, est aux abonnés absents. Il a plutôt pris part à la conférence de presse des leaders de Yewwi à Dakar et se fait représenter par son adjoint.
Parmi les actes, des déclarations publiques de testament (wasiyah), de martyrs, prêtant allégeance non pas au Prophète Muhammad (PSL) mais à leur émir du moment, Sonko, qui s’apprêtent à livrer combat et à mourir en son nom, contre les fausses religions de la démocratie et la laïcité, à l’encontre de notre libre arbitre. Une véritable secte d’adeptes du schisme politico-religieux, de la guerre civile.
-Sénégal, pays de la Téranga
Nous faisons nôtres les valeurs de l’Islam, religion majoritaire au Sénégal, nôtres aussi les valeurs de la Chrétienté, religion minoritaire. Avant l’irruption de cette tentative d’apostasie politico-religieuse, notre entente sociale, ethnique, religieuse, politique a toujours reposé sur toutes ces valeurs communes, socle de notre projet humain de base.
Vouloir s’attaquer à ce fondement philosophique et à ces fondations religieuses relève d’une vaste blague de potaches islamistes. Ce que les Anciens ont créé sur la terre sénégalaise, pendant des siècles et des siècles de syncrétisme religieux et de brassage-absorption-fusion de populations, de cultures et de cultes, personne ne peut le déraciner, pas même des apprentis salafistes encagoulés. Cette longue et patiente formation de strates démographiques, culturelles, sociales et religieuses nous vaut aujourd’hui de nous distinguer, en Afrique et ailleurs, comme le pays de la Teranga où tous veulent investir et tenir leurs activités de réflexion