La légende d’authenticité qu’incarne Amath Dansokho a gravé sa trace profonde dans les annales politiques sénégalaises. Son itinéraire en tant qu’opposant témoigne d’un esprit libre, fervent défenseur de la liberté de pensée, prêt à s’exiler pour maintenir ses convictions. Homme de principes, inébranlable dans ses positions tout en étant réceptif au dialogue constructif, Amath Dansokho s’est éclipsé de ce monde le 23 août 2019.
Sa vie a été une symphonie de luttes, une épopée de celui qui a jeté les bases du Parti de l’Indépendance et du Travail. Naissant le 13 janvier 1937 à Kédougou, Dansokho a rapidement embrassé le syndicalisme et la politique, ces canaux parfaits pour défendre les masses. Ses convictions l’ont conduit en prison maintes fois, forçant l’exil sous l’ère du président Senghor. Divers pays africains et de l’ancien bloc de l’Est ont été son refuge, où il a même flirté avec l’idée d’une lutte armée pour une indépendance réelle de son pays.
Adhérant au Parti africain de l’indépendance (PAI) dès 1957, il a forgé le PIT en 1981, revenant au Sénégal en 1977 après une amnistie générale gracieusement accordée par le président Senghor. En s’opposant farouchement au régime Diouf et dénonçant sa mauvaise gestion, il a contribué à l’émergence de l’alternance en soutenant Wade, un soutien qui s’est par la suite estompé. Durant le deuxième mandat de ce dernier, sa résidence est devenue le point de convergence pour l’opposition, initialement autour du CPC, puis du Front Siggil Sénégal et de Bennoo Siggil Sénégal. Son art du rapprochement a uni des idéologies diverses autour de l’essentiel.
Amath Dansokho a été un architecte clé de la deuxième alternance marquée par l’élection de Macky Sall en 2012. Servant en tant que Ministre d’État sous son règne, il a quitté ce monde le 23 juillet 2019, laissant derrière lui un héritage qui ne s’estompera pas de sitôt.