L’ancien Premier ministre et candidat retenu pour la prochaine élection présidentielle a exprimé sa frustration face à l’annulation du report de l’élection par le Conseil constitutionnel, qu’il considère comme “illégal”.
Mahammed Boun Abdallah Dionne s’est réjoui de la décision courageuse des membres du Conseil constitutionnel, mais il estime qu’il ne peut y avoir d’élection si l’arbitre – en l’occurrence le Conseil constitutionnel – est accusé de corruption.
“Je tiens tout d’abord à féliciter le Conseil constitutionnel qui a osé, pour la première fois, se déclarer compétent pour statuer sur une loi constitutionnelle et décider de son annulation. Il s’agit là d’une véritable révolution en termes de jurisprudence et de droit”, a-t-il confié lors d’une interview spéciale sur la Tfm.
“Je demande aux 20 candidats de créer une crise au sein de cette crise et de ne pas participer à l’élection…”
Il souligne qu’il est en principe opposé au report de l’élection, mais il pose la question suivante : “Peut-on tenir une élection si le juge électoral est accusé de corruption ?”
“Dans quel pays sommes-nous ? Si ces accusations sont avérées, il faut en tirer toutes les conséquences. Et si ce n’est pas vrai, il faut également en tirer les conséquences. Ce dossier n’est même pas réglé et on nous dit de reprendre le processus comme si de rien n’était”, s’indigne-t-il.
Mahammed Boun Abdallah Dionne lance un appel provocateur aux autres candidats : “Je demande aux 20 candidats de créer une crise au sein de cette crise et de ne pas participer à l’élection dans ces conditions ».