La question a longtemps été taboue jusqu’à l’annonce officielle de la candidature de Bassirou Diomaye Faye, le numéro deux de l’ancien parti Pastef/Les Patriotes. Le choix de Ousmane Sonko de porter son secrétaire général à la candidature a surpris de nombreux observateurs.
Amadou Fall, directeur de la publication de l’hebdomadaire “La Gazette”, estime que ce choix résultant de la fidélité et du respect de la hiérarchie, mais il souligne également les risques associés à cette décision. Bacary Domingo Mané, journaliste, pense quant à lui que cette stratégie politique vise à brouiller les pistes.
“C’est surprenant et problématique”, déclare Amadou Fall, soulignant que Bassirou Diomaye Faye fait actuellement face à des poursuites judiciaires, tout comme Ousmane Sonko, ce qui pourrait compromettre leurs chances électorales. Selon Domingo Mané, le régime de Macky Sall pourrait utiliser l’appareil judiciaire pour influencer le destin politique de Bassirou Diomaye Faye.
Bien que la discipline du parti semble être respectée, le directeur de publication de “La Gazette” estime qu’il ne faut pas exclure d’autres plans. Il suggère qu’il pourrait y avoir un “plan C” voire un “plan D” si Bassirou Diomaye Faye ne parviendra pas à se libérer des affaires judiciaires.
Domingo Mané décrypte cette stratégie comme une tentative de brouiller les pistes et d’officialiser une candidature qui prendrait de court le camp adverse. Il se demande si Bassirou Diomaye Faye est réellement le “plan B” ou si un autre candidat de substitution surgira à la dernière minute, mettant effectivement l’État du Sénégal dos au mur, sans le temps nécessaire pour utiliser des dossiers judiciaires à des fins politiques. La course aux parrainages est désormais lancée pour le candidat de substitution de l’ex- Pastef, avec une période de trois semaines à partir d’aujourd’hui.