Le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bachir Mbacké, a accordé une audience hier, mardi 23 août, à une délégation de la coalition Yewwi Askan Wi. Dirigée par le président de la conférence des leaders de cette coalition, Habib Sy, la délégation était composée de personnalités telles que Aida Mbodj, Maimouna Bousso, Birame Souleye Diop, Moustapha Guirassy Abass Fall, Malick Gakou, Mamadou Lamine Diante et Ahmed Aidara.
D’après des sources proches du Khalife bien informées, ce dernier a écouté attentivement les explications du chef de la délégation concernant le contexte politique actuel dans le pays, notamment l’affaire Sonko qui occupe l’attention de tous depuis un certain temps. En réponse, le Khalife a rappelé les nombreuses démarches qu’il a personnellement entreprises pour apaiser les tensions politiques et sociales qui prévalent dans le pays depuis quelques mois.
Serigne Mountakha a tenu à souligner qu’il n’avait agi sur la recommandation ou la suggestion de quiconque. Il a déclaré avoir discuté de la question avec le Président de la République lors de sa visite à Touba en juin dernier. Des sources fiables confirment d’ailleurs que lors de cette rencontre, le Khalife aurait fortement recommandé au Président Macky de respecter sa parole concernant la troisième candidature. Le Khalife avait également exprimé son souhait de rencontrer Ousmane Sonko pour contribuer à apaiser la situation, mais malheureusement cette initiative n’a pas pu aboutir.
“Il y a seulement une semaine, mon frère cadet Serigne Issakha Bassirou Mbacké m’a exposé la situation critique d’Ousmane Sonko, qui observe une grève de la faim depuis quelques semaines et dont l’état de santé est devenu très précaire”, a ajouté le Khalife.
Serigne Mountakha Mbacké a immédiatement entrepris une démarche urgente en demandant à M. Sonko de mettre fin à sa grève de la faim. Dans ce sens, le Khalife a reçu des proches d’Ousmane pour lui demander d’arrêter son action. “J’ai même appelé le Président de la République Macky Sall”, a indiqué le Khalife, “pour discuter de son cas”.
“Le Président m’a fait savoir lors de cette occasion que si Sonko mettait fin à sa grève de la faim, le dialogue serait possible”, a déclaré le guide religieux. Cependant, le Khalife a précisé qu’il ne souhaite pas s’immiscer dans ce jeu politique. Il estime que sa démarche est uniquement guidée par l’esprit de compassion islamique.
Selon les mêmes sources, le Khalife a déclaré à propos d’Ousmane Sonko : “Je veux simplement dire à Ousmane que cette méthode de lutte pourrait avoir des conséquences néfastes tant sur le plan de la santé que sur le plan purement islamique”.
Lors de son intervention, Aïda Mbodj a proposé au Khalife de demander à Macky Sall d’ordonner la libération de Sonko. Le Khalife lui a indiqué qu’il n’avait pas le pouvoir de donner des injonctions au Président de la République. “Tout ce que je peux faire, c’est solliciter la diligence du Chef de l’État en ce qui concerne Sonko ou toute autre personne”.
Une posture à laquelle il n’a jamais dérogé.