Selon le journaliste Cheikh Yérim Seck, le parti Pastef risque de voler en éclats si son leader Ousmane Sonko ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Condamné en appel à six mois de prison avec sursis et à payer 200 millions de francs CFA de dommages, Sonko pourrait perdre ses droits civiques et être déclaré inéligible.
Dans ce cas, Pastef aurait un plan B avec au moins deux candidats, affirme Cheikh Yérim Seck dans L’Observateur. « Si Ousmane Sonko est définitivement condamné et qu’il n’est plus candidat, Bassirou Diomaye Faye, le choix de Sonko, et Birame Soulèye Diop ne vont pas s’entendre. Donc, Pastef va exploser. La base va aller dans tous les sens. Les militants de Pastef vont rejoindre tout le monde sauf Macky Sall », prédit-il.
Et si Sonko recommande de voter pour un candidat de l’opposition ? L’analyste politique écarte cette éventualité, soulignant que Pastef est isolé depuis l’éclatement de la coalition Yewwi Askan Wi. « Il y aurait eu report de voix sur un autre candidat si Yewwi Askan Wi n’avait pas éclaté. Donc c’est sûr que Pastef va avoir son candidat. Ça c’est évident », affirme-t-il.
Pour le porte-parole de Pastef, El Malick Ndiaye, le seul candidat reste Sonko. « Nous n’avons pas de plan A, B ou Z. Nous n’en voulons pas. Nous avons un seul et unique plan, c’est celui que Dieu nous a choisi et c’est le président Ousmane Sonko », déclare-t-il à Dakar Matin. Mais Cheikh Yérim Seck n’est pas convaincu : « Ils (Patriotes) se sont sûrement préparés à une alternative. Parce qu’avec deux procédures aussi lourdes, ils savaient que Ousmane Sonko ne pouvait pas s’en sortir indemne.»
Après sa condamnation en appel, Ousmane Sonko sera de nouveau jugé le 16 mai pour viol et menaces de mort présumés sur Adji Sarr.