Ousmane Sonko, président du parti d’opposition Pastef, aurait été radié des listes électorales et serait désormais inéligible. Cette décision fait suite à sa condamnation par contumace dans l’affaire Sweet Beauté. Le leader des Patriotes a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, mais il ne s’est pas présenté à son procès devant la chambre criminelle.
Selon les informations fournies par L’Observateur dans son édition de ce jeudi, le ministère de la Justice a transmis la liste des personnes ayant perdu leurs droits civiques en raison de leur condamnation au ministère de l’Intérieur il y a trois semaines. Le nom d’Ousmane Sonko figure sur cette liste, selon le journal.
La procédure de notification de cette décision à l’intéressé est actuellement en cours. Elle est menée par le sous-préfet des Almadies. Dans une correspondance datée du 3 août, le sous-préfet a demandé au commissaire de Dieuppeul de remettre la notification à Ousmane Sonko en personne. Cependant, étant donné que Sonko est actuellement incarcéré à la prison de Sébikotane pour une autre affaire, le pli a été renvoyé à l’autorité administrative, rapporte le journal. Selon la même source, le sous-préfet pourrait demander à l’administration pénitentiaire de transmettre la notification au leader de Pastef.
L’Observateur estime que la radiation de Sonko “ouvre la voie à une bataille judiciaire en raison des contradictions dans l’interprétation des textes” invoqués pour justifier cette décision. Le procureur de la République soutient que l’incarcération d’Ousmane Sonko pour une autre affaire n’annule pas sa condamnation par contumace dans l’affaire Sweet Beauté. Par conséquent, selon le ministère de la Justice, sa radiation des listes électorales en vertu de l’article L29 du Code électoral est justifiée.
Les avocats d’Ousmane Sonko défendent un point de vue contraire. Ils estiment que leur client conserve ses droits civiques car son arrestation, selon eux, annule automatiquement sa condamnation par contumace.
Dans la même veine que ses conseils, le maire de Ziguinchor a adressé, depuis la prison de Sébikotane, un acte de non-acquiescement de son jugement par contumace au greffier en chef du tribunal de grande instance hors classe de Dakar.