Dans une rencontre avec les membres de la commission du PDS chargée du suivi de la révision des listes électorales, l’ancien Président Abdoulaye Wade a souligné que le Parti démocratique sénégalais qu’il a fondé en 1974 constitue une exception dans le paysage politique sénégalais.
Sans “marcher sur des cadavres”, le PDS a réussi à conquérir le pouvoir, une réussite rare dans le contexte africain. “Un professeur espagnol qui s’intéressait d’ailleurs au parti est une fois venu me demander si c’est moi qui avais dit que je ne marcherai jamais sur des cadavres pour aller au palais. Je lui ai dit que c’est bien moi”, a rappelé Me Wade.
Malgré son influence à l’époque où il était dans l’opposition, le leader du PDS a souligné que sa formation n’avait pas recouru à la violence pour atteindre ses objectifs politiques. D’ailleurs, il révèle : «en ces temps-là, si j’avais dit : ‘amenez-moi au palais, il n’y aurait personne entre nous et le palais. Mais ce n’est pas notre conception.»
L’ancien Président a également mis en avant la culture politique supérieure de ses militants par rapport à ceux du Parti socialiste, le parti au pouvoir à l’époque. Selon lui, les militants socialistes n’avaient pas appris la politique et ne pouvaient que répéter “vive Senghor”, tandis que le PDS avait pour ambition que chaque militant devienne un vrai citoyen.
Abdoulaye Wade d’ajouter : «nous savions pouvoir passer à travers des charges que tout le monde peut accepter ; nous nous étions dit qu’il n’était pas nécessaire de faire recours à la violence.»
Bien que Me Wade n’ait pas explicitement mentionné Ousmane Sonko et ses appels à la mobilisation populaire, certains ont interprété ses propos comme une pique à l’endroit du leader de Pastef qui est accusé d’inciter à la violence.