L’Assemblée nationale est-elle sur le point de connaître ses premières tensions ? Il ne serait pas exagéré de le penser.
Invité de l’émission Grand Jury de la RFM, le ministre porte-parole du gouvernement a annoncé que le Premier ministre, Ousmane Sonko, présentera sa déclaration de politique générale conformément à une tradition républicaine encadrée par la Constitution. Jusqu’à présent, tout va bien. Cependant, la Coalition Benno Bokk Yaakaar n’a pas apprécié le ton menaçant utilisé par M. Sarré lorsqu’il a évoqué une éventuelle motion de censure.
Dans un communiqué, le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar monte au créneau. Selon les camarades d’Abdou Mbow, le ministre a fait une déclaration à peine voilée, mais menaçante, en déclarant que “les députés de l’opposition sont dans l’obligation de prendre en compte les résultats des élections présidentielles du 24 mars 2024 afin de ne pas être désavoués par le peuple”.
Le groupe de l’opposition rappelle au porte-parole du gouvernement “que la motion de censure fait partie des instruments de contrôle de l’action gouvernementale dont dispose l’Assemblée nationale. Sa mise en œuvre relève exclusivement de la compétence des députés pour évaluer le contenu de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, comme ce fut le cas de la motion de censure déposée par le groupe parlementaire Yewwi Askaan Wi suite à la Déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Ba”.
Ainsi, selon les camarades d’Abdou Mbow, toute tentative de menacer les députés de Benno Bokk Yaakaar devient inutile, voire redondante. “Élus au suffrage universel direct, les députés de Benno Bokk Yaakaar invitent le gouvernement à respecter le principe de séparation des pouvoirs, qui stipule que chaque institution de la République s’occupe de ses propres affaires”.