L’Assemblée nationale est actuellement en plénière pour discuter du projet de loi portant révision de la Constitution, visant à abroger et remplacer les dispositions de l’article 29. Cette révision, inscrite dans le cadre de la première session extraordinaire, propose des changements significatifs au système de parrainage pour les candidatures à l’élection présidentielle.
Si le texte est adopté, le nombre de parrains citoyens requis pour se présenter à l’élection présidentielle sera revu à la baisse, en fonction d’un plafond et d’un plancher recalculés, initialement fixés entre 1% et 0,8% du fichier électoral général.
La réforme instaurerait désormais un système de parrainage optionnel, combinant d’une part le parrainage des citoyens avec un maximum de 0,8% et un minimum de 0,6% du fichier électoral général, et d’autre part, le parrainage par 4% des députés de l’Assemblée nationale ou 20% des chefs d’exécutifs territoriaux (maires et/ou présidents de conseil départemental).
Le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, explique que cette réforme vise à assouplir les conditions de présentation des candidatures à l’élection présidentielle tout en garantissant les conditions de légitimité.
Cependant, certaines questions ont été soulevées concernant cette réforme. En commission, les députés ont noté que seuls les parlementaires étaient pris en compte, au lieu d’acteurs réunis autour d’un dialogue. Certains ont également exprimé des inquiétudes quant au respect du secret du vote, suggérant qu’un électeur devrait pouvoir parrainer deux candidats de son choix pour remédier à cela. D’autres préoccupations ont été soulevées, notamment le risque de parrainage régional et l’absence de réforme concernant le parrainage pour les élections législatives.
En réponse à ces interrogations, le ministre de la Justice a souligné que ce projet de révision reprenait le consensus obtenu lors des travaux du dialogue national sur le parrainage, un mécanisme de filtrage démocratique des candidatures dans le pays. Concernant les maires et les députés, il a précisé que seule la qualité d’électeur était prise en compte, et que ces personnes ne pouvaient parrainer qu’un seul candidat.