Le Dialogue national a abouti à un accord majeur sur l’institution du statut de chef de l’opposition au Sénégal. Après la détermination du mode de désignation par la commission politique, les prérogatives et avantages liés à cette fonction ont été précisés dans un projet de loi visant à concrétiser cette nouveauté dans la vie politique et institutionnelle du pays.
Selon les informations obtenues par Bés Bi, le chef de l’opposition bénéficiera d’un statut quasi-présidentiel. Ce statut officiel offre une reconnaissance, un accès privilégié au chef de l’État et des avantages tels qu’un budget de 4 milliards de FCFA, une dotation financière et un véhicule. À ce titre, il aura droit à un passeport diplomatique, une immunité diplomatique et consulaire lors de ses déplacements à l’étranger, un service de sécurité, un budget conséquent pour assurer le bon fonctionnement de ses services, ainsi que des locaux appropriés.
Le projet de loi stipule que le chef de l’opposition sera “invité à toutes les cérémonies officielles de la République et traité avec les égards et honneurs dus à son rang”. Il pourra faire partie des délégations accompagnant le président lors de ses voyages nationaux et internationaux. Il sera associé à l’accueil des hôtes de marque de la République, consulté ou reçu par le Président en cas de besoin, et pourra être envoyé en mission au Sénégal ou à l’étranger par ce dernier.
Le mandat du chef de l’opposition sera concomitant à celui du président de la République. En cas d’empêchement définitif, de démission ou de décès, il sera remplacé par le successeur désigné par son parti. En cas de ralliement à la mouvance présidentielle, il perdra automatiquement son statut. Dans ce cas, le candidat arrivé troisième lors de l’élection prendra le relais.
Si ce schéma avait été en vigueur avant l’élection présidentielle de 2019, Idrissa Seck, arrivé deuxième après Macky Sall, aurait été le chef de l’opposition immédiatement après le scrutin. Cependant, en rejoignant par la suite le camp présidentiel, il aurait perdu ce statut au profit d’Ousmane Sonko, arrivé troisième lors de l’élection.