Au Sénégal, les préparatifs pour l’élection présidentielle de février 2024 ont démarré avec le lancement de la campagne des parrainages le 27 septembre dernier. Avant l’examen des candidatures par le Conseil constitutionnel entre le 26 décembre et le 12 janvier prochain, certains candidats ont commandé des enquêtes pour mesurer l’intention de vote des électeurs, malgré une interdiction de diffusion de sondages d’opinion liés aux élections depuis 1986.
Cependant, cette restriction légale n’empêche pas les candidats d’utiliser des sondages pour éclairer leur stratégie de pré-campagne. Les sondages leur permettent de cibler les régions où concentrer leurs efforts, d’identifier leurs forces et faiblesses, et de comprendre les préoccupations des électeurs. Les candidats s’appuient sur des instituts de sondages, déboursant entre 20 et 30 millions de F CFA (environ 30 500 à 45 700 euros) pour des enquêtes nationales interrogeant environ 3 500 personnes.
Yacine Ba Sall, directrice de l’institut de sondages BDA à Dakar, a constaté un regain d’intérêt pour les sondages politiques à l’approche de l’élection présidentielle de 2024, en raison de la compétitivité du scrutin. Elle révèle que ces enquêtes occupent une grande partie de son activité en période électorale.
Le Président sortant, Macky Sall, lui-même se base sur des sondages pour prendre des décisions politiques, comme la sélection de son candidat pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY). Cependant, ces sondages ne prenaient pas en compte la participation potentielle d’Ousmane Sonko, un candidat de l’opposition, ce dernier ayant été condamné par contumace pour corruption de la jeunesse. Les sondages révélaient que Sonko était en tête parmi les concurrents. Cette utilisation des sondages montre leur importance dans la politique sénégalaise à l’approche des élections.