L’administrateur du site Seneporno continue de faire des victimes, comme le montre cette histoire rocambolesque de diffusion d’images intimes et d’extorsion de fonds. Adama F. est suspecté d’être un élément central du dispositif de l’énigmatique “Kocc Barma,” l’administrateur de Seneporno, un site devenu successivement “Babiporno,” “Antaporno,” et “Astouporno” à chaque blocage de son nom de domaine.
Plusieurs plaignants, dont Ousseynou Kaïré, Aïcha Ba, Astou Guèye, et Adji Binta Guèye, ont porté plainte à la Division spéciale de cybersécurité (DSC) après avoir découvert leurs images intimes sur cette plateforme.
Adama F., un commerçant de 29 ans, est le principal suspect de cette affaire. Il est poursuivi pour usurpation d’identité numérique, collecte illicite et diffusion de données personnelles, extorsion de fonds, et tentative d’extorsion de fonds et/ou complicité. Selon les plaignants (à l’exception d’Astou Guèye), lorsqu’ils ont contacté Kocc Barma pour faire retirer les contenus compromettants, ce dernier leur a demandé de verser 300 euros (environ 200 000 francs CFA) sur un compte Wave lié à un même numéro.
Ousseynou Kaïré a accepté de payer, et la vidéo compromettante a été retirée du site. Il explique avoir été piégé par quelqu’un se faisant passer pour une femme sur Facebook, qui l’a filmé à son insu lors d’un appel vidéo érotique. Aïcha Ba a également payé 70 000 francs CFA à Kocc Barma par l’intermédiaire de Adama F., mais ses vidéos intimes sont restées en ligne. Adji Binta Guèye a vu une vidéo compromettante d’elle-même circuler sur Facebook et un groupe WhatsApp, et son mari a dû payer 200 000 F CFA à Kocc Barma pour la faire retirer.
Les enquêteurs ont découvert que les fonds versés étaient répartis entre des comptes liés à sept numéros, principalement au nom de Sadi T. Tous ces comptes Wave ont été ouverts avec le même téléphone, appartenant à Adama F. Malgré ses tentatives de se disculper en affirmant qu’il avait simplement relié les numéros à des comptes Wave, les enquêteurs ont trouvé les cartes SIM incriminées sur lui, ainsi que des pièces d’identité, un lecteur CD, cinq ordinateurs, autant de téléphones portables, quatre clés USB, et une moto Jakarta.
Adama F. a été déféré au parquet, mais il nie toute implication dans des activités illégales, bien que ses explications ne soient pas convaincantes. Il a également refusé de permettre à la police technique d’exploiter son téléphone portable, prétendant avoir oublié le mot de passe, malgré des preuves contraires.