Des émeutes ont eu lieu en début juin, où des manifestants ont vandalisé de nombreux édifices publics, biens privés, magasins et agences bancaires. Leur objectif était de marcher jusqu’au Palais et déloger le Président Macky Sall, mais leur projet a échoué. Plusieurs personnes soupçonnées d’avoir pris part à leur élaboration et à leur tentative de mise en œuvre ont été arrêtées, dont Boubacar Cissé, un militant de Pastef.
Cissé, un technicien en câblage domicilié à Keur Massar, a été arrêté le 5 juin à la Place de la Nation par les éléments du commissariat de la Médina. Au moment de son interpellation, il portait un sac à dos contenant une cagoule noire et une bouteille de vinaigre. Il a expliqué que la cagoule lui avait été offerte par un manifestant et qu’il avait pris le vinaigre pour se protéger de la fumée des grenades lacrymogènes.
Cependant, l’enquête a révélé que son téléphone contenait des messages compromettants échangés avec des casseurs présumés, au sujet d’un plan d’attaques au cocktail Molotov. Les discussions ont eu lieu dans le groupe WhatsApp “Jeunesse Taxaw Sédhiou”. Cissé a reconnu la paternité des messages, mais a affirmé que la finalité était tout juste de manifester pacifiquement.
C’était sans compter avec un autre message découvert sur son téléphone par les enquêteurs. Celui-ci disait : «Urgent, à partir de demain, bloquer toutes les routes et les autoroutes partout à travers le pays. Imposer la fermeture des établissements scolaires, des banques, des agences et services de l’État. Organiser la lutte dans tout le pays et particulièrement dans la région de Dakar. Marcher ensemble vers le centre-ville puis vers le Palais de la République pour déloger Macky Sall et libérer le Sénégal de la tyrannie de la famille Faye-Sall”.
Selon les policiers, Boubacar Cissé a transféré ce message de feu à A. Nd avec la consigne de le partager dans l’ensemble de leur réseau de groupes WhatsApp. Pour sa défense, le mis en cause a juré avoir «partagé ledit texte sans y prêter attention».
Autre indice compromettant pour le militant de Pastef : les enquêteurs ont découvert sur son téléphone des photos d’édifices publics et privés et du dispositif de la police positionné au niveau de la Place de l’Indépendance. Interpellé sur ces clichés, Boubacar Cissé dit : «J’ai pris ces photos pour les transmettre à mes camarades. Mais le but de notre manifestation était de montrer notre colère”.