Cheikh Sarr et son fils Moustapha, s’ils purgent la peine prononcée à leur encontre par la chambre criminelle de Kaolack, sortiront de prison respectivement à l’âge de 77 ans et 46 ans. Condamnés à 15 ans de prison ferme pour le meurtre de Babou Sarr, fils aîné de Cheikh Sarr et frère aîné de Moustapha, ils ont été placés en détention préventive en février 2019, leur laissant encore 11 ans à purger. La réclusion criminelle à perpétuité avait été requise par le procureur, mais le verdict a été moins sévère.
Selon le compte rendu de L’Observateur, les faits reprochés remontent au 25 février 2019 à Keur Ndéné Ndao, dans la commune de Gandiaye, dans la région de Kaolack. Ce jour-là, Babou Sarr rentre chez lui vers 21 heures, après avoir pris le thé avec ses amis et s’en prend violemment à son père, Cheikh Sarr. Les relations entre les deux hommes sont très tendues.
La situation s’envenime rapidement et la confrontation devient violente. Babou Sarr saisit un coupe-coupe et se précipite sur son père, qui se réfugie dans sa chambre. Son fils aîné le poursuit, mais est stoppé par son frère Moustapha, qui lui assène un coup de gourdin violent aux jambes.
Soné, Babou Sarr s’effondre au sol. Son père intervient alors, également armé d’un gourdin. Cheikh Sarr et Moustapha s’acharnent sur la victime, la frappant violemment jusqu’à ce qu’elle perde connaissance et saigne abondamment. Pensant que Babou Sarr est mort, les deux meurtriers le jettent dans un puits d’un village voisin appelé Diomkel.
Malheureusement pour eux, ils sont repérés dans l’obscurité par Moustapha Ndiaye, l’oncle de la victime et conducteur de moto Jakarta. Alerté par les gémissements de son neveu provenant du fond du puits, il contacte les sapeurs-pompiers de Kaolack.
Les pompiers parviennent à sortir Babou Sarr du puits et le transportent à l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack. Avant de succomber à ses blessures, la victime parvient à raconter son calvaire à son oncle.
Le lendemain, Cheikh Sarr se confesse auprès du chef du village. Cependant, lorsque ce dernier lui suggère de se constituer prisonnier, le père de la victime refuse. C’est finalement Moustapha Ndiaye qui se rend à la gendarmerie pour signaler les faits.
Lors de leur procès, Cheikh Sarr a tenté de justifier son acte en déclarant qu’il était constamment menacé de mort par son fils aîné. Moustapha a quant à lui justifié son implication en affirmant sa volonté de protéger son père des agressions de son frère aîné.