Hier, devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar, le vigile de Ndella Madior Diouf, Jean Noël Ndour, et une femme nommée Woury Dia ont été jugés pour enlèvement, complicité d’enlèvement et recel de bébé.
Les prévenus risquent une peine de six mois de prison ferme. Ils avaient été arrêtés le 15 décembre dernier suite à une plainte déposée par Ndella Madior Diouf après l’enlèvement d’un bébé de sa pouponnière “Keur Yeurmandé”.
À la barre, le vigile a admis partiellement les faits en déclarant : “Je l’ai vue pendant deux semaines faire des allers-retours à la pouponnière. Quand je l’ai interpellée, elle m’a avoué en pleurs avoir demandé à Ndella de lui donner un bébé, mais cette dernière lui aurait réclamé 4 millions de francs CFA.”
Il a poursuivi en disant : “Quand j’ai parlé à Ndella, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas lui donner un bébé.” C’est ainsi, selon lui, qu’il a “récupéré un enfant dans la pouponnière” pour le remettre à la dame. Le vigile a tenté de justifier son acte en déclarant : “C’était pour sauver l’enfant car les conditions dans lesquelles il vivait n’étaient pas bonnes.”
Il a cependant admis que Woury lui avait initialement proposé 2 millions en échange du bébé, mais qu’il avait refusé par crainte de problèmes judiciaires. Il a ensuite déclaré : “Elle m’a proposé 200 000 F CFA. Finalement, la transaction sordide a été conclue pour 65 000.”
De son côté, Woury a nié les faits, affirmant qu’elle “ignorait qu’il avait volé le nourrisson”. Lorsque le procureur lui a demandé quelles étaient ses motivations, elle a expliqué avoir fait une fausse couche et ne pas vouloir l’avouer à son mari. Elle a déclaré : “Je lui ai fait croire que je portais toujours son enfant. Je suis allée dans cette pouponnière 5 fois. C’est là qu’il (le vigile) m’a vue pleurer.”
La procureure lui a fait des reproches en lui disant : “Maintenant, ton mari connaît la vérité. Tout le Sénégal est au courant. Tu es en prison et ton ménage va sûrement en prendre un coup.”
La défense a plaidé pour la clémence.
Ndella Madior Diouf n’était pas présente au procès. Le délibéré est prévu pour le lundi prochain.