Les candidats à l’émigration vers l’Europe ou l’Amérique persistent malgré les risques considérables. En parallèle des départs terrestres et maritimes, la voie aérienne vers les États-Unis est en plein essor.
Selon les informations de L’Observateur, cette voie clandestine n’est pas sans risques, en raison de la longueur du trajet et des incertitudes qui accompagnent l’étape finale. Cette route, connue sous le nom de « filière Nicaragua », a déjà vu plus de 1 000 personnes l’emprunter depuis le début de l’année, d’après les chiffres des autorités policières et des agences de voyages émettrices des billets d’avion.
La « filière Nicaragua » a été renforcée par l’afflux massif de Sénégalais et d’Africains quittant Dakar. Initialement, la compagnie Iberia assurait cette liaison. Cependant, en raison de l’augmentation des départs et des préoccupations soulevées par les autorités sud-américaines, Iberia a cessé cette desserte. Malgré cela, cette voie est plus populaire que jamais.
Certains gestionnaires d’agences de voyages rapportent que la demande est si forte qu’ils éprouvent des difficultés à obtenir des vols disponibles. Pourtant, les billets sont excessivement coûteux. Que ce soit pour la voie terrestre ou aérienne, les candidats doivent débourser entre 2,8 et 3,2 millions de FCFA pour obtenir un billet.
De plus, les agences imposent des conditions strictes selon lesquelles les billets ne sont ni modifiables ni remboursables. Malgré ces contraintes, les candidats se les arrachent.
La popularité de ces deux voies vers l’Amérique latine, au départ de Dakar, est due à l’intérêt qu’elles suscitent auprès des migrants d’Afrique de l’Ouest (Sénégalais, Gambiens, Burkinabè et même Éthiopiens). Cependant, le chemin reste dangereux, en particulier dans sa phase finale.
Une fois en Amérique latine, la majorité de ces migrants se dirigent vers le Mexique. Sur place, ils obtiennent des autorisations de déplacement. Munis de ce sésame, ils se rendent aux villes mexicaines de Tapachula et Chiapas, deux localités frontalières avec les États-Unis. Après quelques jours, ils entrent en contact avec des passeurs avant de se lancer dans le périlleux périple de la traversée illégale de la frontière.