Située au cœur de Dakar, la Médina est confrontée depuis plusieurs décennies déjà, à plusieurs problèmes liés au cadre de vie. Après 108 ans d’existence, la vétusté de ses habitats et la promiscuité qui y règne demeurent ses plus grands défis.
Suite à une épidémie de peste, six villages lébou du Plateau ont été déguerpis vers un nouveau quartier. “Médina” ou “Médinatoul Mounawara” est le nom qui lui a été donné par El Hadji Malick Sy RTA en 1914. Sur place, les bâtiments coloniaux vieillissant et les immeubles représentent une architecture hétérogène. Aujourd’hui, la Médina est devenue un vieux quartier, qui a perdu au fil du temps de sa “splendeur”. D’ailleurs, Fatou Diouf s’est confiée à nos confrères du Soleil à ce propos : “La médina où nous avons grandi n’est pas celle d’aujourd’hui. Le cadre de vie s’est fortement dégradé depuis quelques années. L’anarchie qui règne dans le quartier est invivable”. a-t-elle confié. Les édifices vieillissant menaçant de s’effondrer à tout moment hâtent le sommeil des habitants. Les fissures sur les façades et le fer rouillé qui charpente quelques balcons témoignent de la fragilité de certains immeubles.
Autrefois surnommé le “quartier indigène”, la Médina n’est plus que l’ombre d’elle même. Son riche patrimoine architectural, composé de maisons en pavillon de style colonial, et des bâtisses modernes, est presque tombé en ruine. De plus, l’occupation anarchique de la voirie urbaine s’ajoute aux difficultés de ce quartier. Le réseau d’assainissement initialement construit pour quelques milliers de personnes déguerpis ne peut plus fonctionner convenablement à cause de la surpopulation. Il s’y ajoute une urbanisation galopante. Dans ce sillage, Xavier Ricou, architecte et urbaniste, affirme “La Médina, qui avait une vraie âme, une vraie identité, n’en a plus”. Et d’ajouter “Ces immeubles étouffent le quartier en bloquant la circulation des vents d’où l’absence de ventilation, l’augmentation de la pollution de l’air et des maladies respiratoires”. Il estime que le Médina ne peut plus contenir autant d’habitants au regard de sa superficie.