Huit (8) mois après l’incident qui a conduit Cheikh Abdou Mbacké, alias Bara Dolly, à passer un bref séjour en prison, le chef du premier Cabinet a achevé son œuvre. Dans son réquisitoire, il a décidé de traduire le député en jugement devant un tribunal correctionnel, selon L’Observateur. Il appartient au procureur d’enrôler le dossier pour le traitement de cette affaire pour “offense au chef de l’Etat, diffusion de fausses nouvelles, et propos contraires aux bonnes mœurs”.
A noter que le Procureur de la République, dans son réquisitoire définitif du 1er février 2023, avait également formulé cette demande. Les ennuis judiciaires du député ont été causés par des propos qu’il a tenus sur le président de la République. Ces propos ont été jugés diffamatoires, irrespectueux, insultants et faux envers le chef de l’État, ce qui avait conduit le procureur à saisir le chef de la division cybersécurité pour ouvrir une enquête. Les déclarations ont été faites lors du rassemblement organisé par les coalitions politiques “Yewwi Askan Wi” et “Wallu Sénégal” à la Place de la Nation, et la vidéo des déclarations était devenue virale sur toutes les plateformes de médias sociaux, notamment sur YouTube. Et la Justice a mis en branle son appareil judiciaire.
Interrogé, il a reconnu avoir tenu les propos incriminés. Cependant, il a contesté l’interprétation exagérée de ses propos. Il ne faisait pas référence, selon lui, à Macky Sall en tant que président de la République, mais plutôt en tant que chef d’un parti politique. Ses propos pouvaient avoir plusieurs sens, et il appartenait à chacun de choisir sa propre interprétation, a-t-il souligné. Accusé d’offenses contre le chef de l’État, de diffusion de fausses nouvelles et de propos contraires aux bonnes mœurs, il a nié les allégations.
Lors de son audition devant le juge, il a réitéré ses démentis, affirmant que ses propos avaient été déformés et mal interprétés. Evoquant “l’âme”, il a affirmé faire allusion à l’accaparement des terres à l’hôpital “Le Dantec” et au projet des Tours de Dakar, derrière le garage Lat Dior, qui ont été attribués à des entités privées. D’ailleurs, sa collègue, Madame Aïda Mbodji, avait fait les mêmes déclarations, dignement. Il a terminé en disant qu’en tant que guide religieux, il ne pouvait jamais faire de déclarations contraires aux bonnes mœurs, et si les gens comprenaient ses paroles de cette façon, il s’excusait auprès du chef de l’État. Mais ces mots n’ont pas influencé la justice.