Merci à l’État de droit. Ousmane Sonko peut dire merci à cette justice sénégalaise qu’aucun homme politique avant lui, n’avait à ce point osé insulter, vilipender, invectiver, défier. Il peut dire aussi merci aux juges sénégalais qu’aucun homme politique avant lui n’avait osé humilier en les agonisant d’injures en des termes aussi outranciers que outrageants. Sans oublier l’institution judiciaire qu’aucun sénégalais avant lui, n’avait osé intimider et piétiner de manière aussi violente et assumée, donnant presque parfois l’impression de s’essuyer les pieds sur la robe des juges.
Sonko, stratège de sa propre déchéance
Ousmane Sonko, le leader du parti Pastef, a-t-il été aveuglé par sa popularité au point de penser qu’il était immunisé contre les poursuites judiciaires ? Son attitude belliqueuse envers les institutions de l’État, ses appels à l’insurrection et ses accusations infondées ont sapé la cohésion nationale et ont mis en danger la stabilité du pays. Sa dernière tentative de perturber les festivités de l’indépendance du Sénégal n’a eu aucun écho significatif et montre le début d’un mouvement de rejet à son égard.
La croyance de Sonko que le tribunal de la rue pourrait remplacer le processus électoral démocratique s’est révélée vaine, et il est en train de devenir le stratège de sa propre chute. Les Sénégalais ont montré leur préférence pour la préservation de la stabilité du pays et de l’exception démocratique plutôt que pour les ambitions politiques de Sonko.
Sonko est maintenant sous la pression de deux affaires judiciaires à moins d’un an de l’élection présidentielle. Sa crédibilité s’est effondrée et son image de leader de l’opposition intouchable est gravement entachée. Sa survie politique dépend désormais du verdict de ces affaires judiciaires. Si la condamnation en appel est plus sévère, cela pourrait entraîner un désastre personnel et politique pour lui.
Tantôt Sankara, tantôt Trump
Au-delà des accusations judiciaires, l’attitude irresponsable de Sonko soulève des questions sur sa capacité à incarner la présidentialité. Il a montré peu de respect pour les institutions et a mis en danger la vie des Sénégalais et l’économie du pays. Se proclamer patriote ne suffit pas ; il faut respecter les principes fondamentaux de la nation. Sonko est un cas incertain, incapable de choisir entre les idéaux panafricanistes de Thomas Sankara et les tactiques manipulatrices de Donald Trump.
L’issue des affaires judiciaires qui le concernent aura des conséquences irréversibles sur son avenir politique. La possibilité d’une candidature de Sonko à l’élection présidentielle de 2024 est de plus en plus hypothétique, étant donné qu’il doit faire face à un procès pour viol présumé et à un jugement en appel pour diffamation. Le temps nous dira si Sonko pourra se remettre de cette chute ou s’il sera un exemple de la vérité selon laquelle la popularité n’est pas une garantie d’immunité.