L’histoire d’amour d’A. Ndoye, une élève de quatrième, et de P. Guèye, chauffeur de profession, a rapidement pris une tournure cauchemardesque. Lorsque A. Ndoye tombe enceinte de son petit ami, elle lui annonce la nouvelle, mais il lui demande de mettre fin à la grossesse. Cependant, désireuse de garder l’enfant, elle refuse.
C’est le début des problèmes. Nous sommes en 2019, à Mboro. Deux mois plus tard, P. Guèye se marie avec une autre femme. Se sentant trahie et abandonnée, A. Ndoye ne veut plus garder le bébé.
L’élève cache sa grossesse jusqu’à son terme. Le jour de l’accouchement, muni d’un couteau, A. Ndoye se précipite aux toilettes après avoir ressenti les douleurs de l’accouchement imminent. Elle met au monde seule son bébé, le décapite et place les morceaux dans un sachet en plastique qu’elle jette dans une poubelle.
Les traces de sang relevées à plusieurs endroits de la maison par des membres de sa famille et l’aspect étrange d’A. Ndoye éveillent les soupçons. Inquiète, sa tante fait appel à une sage-femme. Le verdict est sans appel : la jeune fille a récemment accouché.
Les membres de la famille se lancent alors à la recherche du nouveau-né. Ils sont orientés par un voisin qui affirme avoir vu A. Ndoye jeter un sachet en plastique dans les ordures. L’horreur est découverte à l’endroit indiqué.
Les autorités interviennent et A. Ndoye est arrêtée. Elle est placée en détention à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Thiès pour infanticide.
Ce lundi, elle comparaît devant la chambre criminelle de Thiès. À la barre, elle maintient sa version de l’histoire, qu’elle a soutenue tout au long de l’instruction du dossier. P. Guèye conteste cette version : “Quelques jours après qu’elle m’a annoncé sa grossesse, j’ai essayé de la joindre, mais elle était injoignable. Je n’ai plus eu de ses nouvelles jusqu’au jour de son accouchement. Son acte m’a surpris. Si elle avait répondu à mes appels, nous n’en serions pas arrivés là. Je ne suis pas responsable de ses actes.”
Le procureur de la République, convaincu de la véracité des faits, demande une peine de réclusion criminelle de 10 ans. Finalement, A. Ndoye est condamnée à 7 ans de prison ferme.